Les dĂ©buts d’une carrière remarquable
NĂ© le 19 juillet 1903 Ă Celles-sur-Belle, dans le dĂ©partement des Deux-Sèvres, Robert Dalban, de son vrai nom Gaston Paul BarrĂ©, fait rapidement ses premiers pas dans le monde du théâtre Ă l’âge de seize ans. Il dĂ©bute au théâtre Montparnasse et se produit dans diffĂ©rents Ă©tablissements avant d’ĂŞtre recrutĂ© pour une tournĂ©e aux États-Unis avec Sarah Bernhardt dans les annĂ©es 1920. Ce parcours théâtral le mènera Ă dĂ©couvrir le cinĂ©ma oĂą il fera ses premiers pas en 1934.
Dalban a su imposer son visage singulier et son charisme Ă l’Ă©cran, devenant un acteur incontournable connu pour ses rĂ´les de seconds rĂ´les allant des caricatures comiques aux personnages plus graves. Dans les annĂ©es 1930, il interprète des rĂ´les variĂ©s mais mĂ©morables, contribuant Ă forger son image d’acteur polyvalent au service de la comĂ©die française. Sa carrière va ainsi s’Ă©tendre sur plus de cinq dĂ©cennies, atteignant un total incroyable de plus de deux cents films.
Au-delĂ de sa stature physique unique, souvent qualifiĂ©e de “nez le plus gros du cinĂ©ma français”, son jeu d’acteur se distingue par une gouaille populaire qui lui permet de toucher un large public. En Ă©pousant, le 24 dĂ©cembre 1940, la comĂ©dienne Madeleine Robinson, Robert Dalban fait Ă©galement le choix d’une vie artistique partagĂ©e, influençant ainsi le chemin de sa carrière. MalgrĂ© les difficultĂ©s personnelles, il continuera Ă se produire, remarquable figure dans le cinĂ©ma français.
Les années de gloire au cinéma
Robert Dalban se fait rapidement un nom en partageant l’affiche avec des icĂ´nes du film français telles que Jean Gabin, Louis de Funès, et Lino Ventura. Parmi ses collaborations les plus marquantes, on notera son apparition dans le cĂ©lèbre film Les Tontons flingueurs, oĂą il incarne le personnage inoubliable du majordome Jean, ponctuant le film de son cĂ©lèbre « Yes, sir ! ». Cette phrase l’a rendu cĂ©lèbre et a marquĂ© les esprits, cimentant son statut d’acteur mĂ©morable.
Une autre collaboration significative est celle avec le réalisateur Georges Lautner. Ensemble, ils réalisent un certain nombre de films à succès dans lesquels Dalban donne vie à des personnages qui allient humour et dramaturgie. Leur complicité professionnelle se manifestera par le choix de son engagement auprès de Lautner dans onze productions, révélant un véritable esprit de camaraderie et de confiance entre les deux artistes.
En 1950, Robert Dalban est choisi pour doubler la voix de Clark Gable dans la version française de Autant en emporte le vent, ajoutant ainsi une nouvelle corde Ă son arc. Ce procĂ©dĂ© n’est pas seulement rĂ©vĂ©lateur de sa flexibilitĂ© et de son talent, mais il illustre Ă©galement l’importance des acteurs français dans l’adaptation de films Ă©trangers pour le public francophone. Ce rĂ´le de doublage contribue Ă son image d’acteur consacrĂ© et versatile.
Un héritage inoubliable
Tout au long de sa carrière, Robert Dalban a Ă©tĂ© une figure emblĂ©matique du cinĂ©ma français, incarnant des caractères fort diversifiĂ©s. Des rĂ´les de truand Ă ceux de personnages plus affectueux, son rĂ©pertoire va bien au-delĂ des simples caricatures. Ce qui le rendait unique, c’Ă©tait sa capacitĂ© Ă insuffler de l’humanitĂ© et des Ă©motions Ă des personnages souvent cataloguĂ©s comme des seconds rĂ´les. Son approche authentique a laissĂ© une empreinte indĂ©lĂ©bile sur ses contemporains.
Dalban a su Ă©voluer avec son temps, et ce, sans jamais perdre son identitĂ©. Chaque gĂ©nĂ©ration a pu dĂ©couvrir ce grand acteur Ă travers des films qui restent encore aujourd’hui ancrĂ©s dans la culture populaire française. Il a su interagir avec des productions variĂ©es, des comĂ©dies aux drames, naviguant habilement entre diffĂ©rents genres qui font la richesse du patrimoine cinĂ©matographique français. En 1982, il est le protagoniste du tĂ©lĂ©film Jules et Juju, montrant ainsi qu’il s’impose Ă©galement Ă la tĂ©lĂ©vision.
Le 3 avril 1987, Robert Dalban nous quitte, laissant derrière lui un hĂ©ritage qui ne cessera d’inspirer de nouvelles gĂ©nĂ©rations d’acteurs. Il est enterrĂ© dans le cimetière de Jouars-Pontchartrain, dans le caveau de famille d’un ami producteur, Alain PoirĂ©. Sa voix, son charme et son talent extĂ©nuant continuent de rayonner dans l’imaginaire collectif grâce Ă ses nombreuses apparitions emblĂ©matiques. Pour en savoir plus sur la filmographie de cet acteur, visitez le lien suivant : Robert Dalban – Pour le CinĂ©ma.