Les débuts d’un champion

NĂ© le 15 avril 1912 Ă  Roubaix, Georges Beaucourt a Ă©tĂ© marquĂ© par une jeunesse riche en Ă©vènements et en dĂ©fis. Bien que provenant d’une modeste famille comptant treize frères et sĹ“urs, il s’illustre dès son plus jeune âge en remportant Ă  plusieurs reprises les titres de champion de France scolaire et universitaire. Élever son niveau acadĂ©mique au LycĂ©e Faidherbe de Lille ne lui a pas suffi. Il choisit en 1932 de quitter le monde des Grandes Écoles pour embrasser une carrière professionnelle en signant avec l’Olympique Lillois.

Sa carrière dĂ©bute rĂ©ellement lors de la saison 1932-1933, alors qu’il devient le capitaine de son Ă©quipe Ă  seulement 21 ans. Cette saison s’achève de la plus belle des manières avec un premier titre de champion de France professionnel pour l’Olympique Lillois. En mai 1933, il est cĂ©lĂ©brĂ© sur le terrain pour cet exploit qui marquera Ă  jamais son parcours. Ce moment devient historique, non seulement pour lui, mais Ă©galement pour sa ville natale et le club dont il devient un emblème.

Ce titre ne lui permettra pas seulement de briller sur la scène nationale, mais lui offre aussi la possibilitĂ© de rejoindre l’équipe de France. Il est sĂ©lectionnĂ© pour participer Ă  la Coupe du monde de football 1934 en Italie, bien qu’il ne soit pas alignĂ© durant cette compĂ©tition. MalgrĂ© cette brève expĂ©rience internationale, son nom prend de l’ampleur, devenant synonyme de rĂ©ussite et de dĂ©termination.

Une carrière mouvementée sous le signe de la guerre

Au cĹ“ur de la carrière de Georges Beaucourt, la Seconde Guerre mondiale reprĂ©sente un tournant majeur. Son passage de l’Olympique Lillois au Racing Club de Lens en 1938 ne se fait pas sans Ă©chos mĂ©diatiques, car son transfert est rĂ©tribuĂ© Ă  un montant consĂ©quent de 150 000 francs – une somme impressionnante Ă  l’Ă©poque. Beaucourt joue alors un rĂ´le clĂ© lors de sa première saison avec le RC Lens, participant Ă  une trentaine de matchs.

Malheureusement, la tourmente de la guerre interrompt le cours de sa carrière. Après une captivitĂ©, il parvient Ă  revenir sur le terrain en pleine forme. En 1942-1943, dans un contexte difficile, il aide son club Ă  remporter le championnat de la Zone Nord. Ce retour crĂ©e une atmosphère d’espoir et d’unitĂ© dans un pays dĂ©vastĂ© par le conflit. RĂ©cupĂ©rant ses forces, il contribue Ă  la crĂ©ation de l’Ă©quipe fĂ©dĂ©rale Lens-Artois, qui brille dans le championnat de France fĂ©dĂ©ral de 1943-1944.

Georges Beaucourt ne se contente pas de briller sur le terrain. Son expérience lui permet aussi de devenir entraîneur du RC Lens, où il enseigne son savoir-faire pendant deux ans. Son parcours lui vaut d’être reconnu comme l’un des pionniers du football professionnel dans la région, tant pour sa réussite sportive que pour son engagement envers ses coéquipiers et ses jeunes joueurs.

Une vie après le football

Après la fin de sa carrière sportive, Georges Beaucourt ne demeure pas Ă©loignĂ© de l’univers qui l’a vu grandir. Son parcours acadĂ©mique ne s’arrĂŞte pas lĂ  : il continue Ă  Ă©tudier tout en poursuivant sa passion pour le football. Grâce Ă  ses efforts, il parvient Ă  obtenir son diplĂ´me de docteur en droit, un exploit qui dĂ©montre son sĂ©rieux et sa dĂ©termination Ă  rĂ©ussir dans plusieurs domaines. Ce choix acadĂ©mique est rĂ©vĂ©lateur de son caractère, car il ne laisse jamais de cĂ´tĂ© l’Ă©ducation, mĂŞme dans le monde du football.

Il intègre ensuite un groupe minier à Aniche, au sein des Houillères du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. En tant que chef du service des contentieux puis secrétaire général du groupe, Beaucourt fait preuve d’une adaptabilité remarquable, prouvant une fois de plus sa capacité à transcender les contextes et à se réinventer après le sport de haut niveau. Sa vie après le football est empreinte de discipline et de rigueur, illustrant un homme engagé sur tous les fronts.

En 2022, un nouvel hommage lui est rendu à travers le classement du magazine So Foot qui le place parmi les 1000 meilleurs joueurs du championnat de France, à la 224e position. Cela témoigne non seulement de son talent individuel, mais aussi de son impact durable sur le football français au fil des décennies. Son héritage perdure, continuant d’inspirer les générations futures, autant sur le terrain qu’en dehors.