Serge Chiesa, fils de Casablanca, est un footballeur français ayant vu le jour le 25 décembre 1950. Sa carrière s’est principalement déroulée à l’Olympique lyonnais, où il a excellé en tant que milieu de terrain. Fort d’un talent indéniable et d’un flair pour le jeu, Chiesa a rapidement captivé les amateurs de football par sa maîtrise technique et sa vision du jeu. Évoluant au cœur d’une époque où le football français cherchait son identité, il s’est hissé au rang de figure emblématique de l’OL entre 1969 et 1983.
FormĂ© Ă l’AS Montferrand, un club davantage reconnu pour son Ă©quipe de rugby, il a vu ses compĂ©tences remarquĂ©es par les recruteurs lyonnais. La conviction de Chiesa de rejoindre l’OL Ă©tait telle qu’il a prĂ©fĂ©rĂ© ce club Ă l’AS Saint-Étienne, alors en pleine ascension. Cette dĂ©cision audacieuse marquera le dĂ©but d’une carrière remarquable qui le verra briller au sein de l’Ă©quipe lyonnaise.
Parmi ses contemporains, Chiesa est connu comme le « petit Mozart » de Gerland, en hommage à son élégance et son sens du jeu. Lorsque l’on évoque ses collaboraitons notables, on pense inévitablement à son association sur le terrain avec d’autres grands noms, notamment avec Fleury Di Nallo. Ensemble, ils ont formé une paire redoutable, faisant vibrer les supporters grâce à leur complémentarité et leur talent. Leurs jeux de passes en une touche étaient un véritable régal pour les amateurs de football.
Des choix audacieux et des ruptures marquantes
La carrière de Chiesa est Ă©galement marquĂ©e par des moments de choix audacieux. En 1974, alors qu’il Ă©tait sĂ©lectionnĂ© pour reprĂ©senter l’équipe de France, il dĂ©cide de quitter le rassemblement juste avant un match Ă©liminatoire contre la Belgique, une dĂ©cision qui surprend le monde du football. ConfrontĂ© Ă des dĂ©saccords avec ses dirigeants et une ambiance qu’il jugeait toxique, Chiesa n’hĂ©sita pas Ă faire part de ses sentiments : « Je ne vais pas rester ». Sa rĂ©putation de joueur au fort caractère se confirme.
Ce dĂ©part de la sĂ©lection nationale, en dĂ©pit d’une sanction de 5 000 francs et d’une suspension de deux matchs, ne remet en question en rien son importance dans le footing français. Il prĂ©fère se concentrer sur son club de cĹ“ur, l’OL, oĂą il est dĂ©sormais reconnu comme l’un des meilleurs milieux de terrain de sa gĂ©nĂ©ration. Sa performance en club au cours de cette pĂ©riode fut remarquable, marquĂ©e par la conquĂŞte de la Coupe de France en 1973.
Durant les annĂ©es suivantes, Chiesa poursuit sa carrière avec une constance impressionnante, dĂ©passant le cap des 500 matchs et enregistrant 120 buts au total en Division 1. Les plus grands clubs se disputent son talent, mais Serge Chiesa reste fidèle Ă Lyon. Ses prestations rĂ©gulières et dominantes en font le joueur le plus capĂ© de l’histoire du club Ă cette Ă©poque. Mieux encore, il est Ă©lu meilleur milieu de terrain de la saison par le cĂ©lèbre magazine France Football en 1976.
Une fin de carrière et un nouveau départ
Après une belle pĂ©riode de succès, Chiesa s’éloigne progressivement du terrain. Ses dernières saisons sont marquĂ©es par un passage Ă OrlĂ©ans en seconde division et une tentative d’implanter le football professionnel Ă Clermont-Ferrand avec le Clermont FC. Son retrait des terrains, cependant, ne signifie pas la fin de son engagement dans le sport. Au contraire, Serge Chiesa se tourne vers l’entrepreneuriat en s’engageant dans le secteur du textile, ouvrant un tabac presse Ă Riom.
MalgrĂ© ses nouvelles occupations, le cĹ“ur du joueur bat encore pour le football. Son nom reste gravĂ© dans la mĂ©moire des supporters de l’OL, qui le cĂ©lĂ©breront après sa retraite. En raison de ses compĂ©tences exceptionnelles et de son caractère fort, Chiesa est considĂ©rĂ© par beaucoup comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du club. En 2022, son nom rĂ©apparaĂ®t dans l’actualitĂ© lorsque le magazine So Foot le classe parmi les meilleurs joueurs du championnat de France, Ă la 54ème place.
Serge Chiesa est un exemple de passion et d’authenticitĂ© dans un monde oĂą les choix parfois sont dictĂ©s par des considĂ©rations d’argent ou de popularitĂ©. Sa trajectoire reste unique, accentuant sa lĂ©gende dans le paysage du football français. Il inspire encore de nombreux jeunes footballeurs qui rĂŞvent de vivre une carrière empreinte de talent et d’intĂ©gritĂ©, comme la sienne.
Héritage et reconnaissance
Chiesa symbolise aussi l’esprit d’une Ă©poque. Il a su marquer les esprits non seulement par ses performances, mais aussi par la philosophie qu’il a vĂ©hiculĂ©e : celle d’un football basĂ© sur la technique plutĂ´t que sur la seule force physique. Il est souvent citĂ© en exemple pour son approche du jeu, celle d’un artiste sur le terrain, capable de transformer une action anodine en moment de grâce.
Ces qualitĂ©s ne sont pas passĂ©es inaperçues, et c’est bien pour cela qu’aujourd’hui encore, les jeunes issus des centres de formation rĂŞvent d’imiter son style de jeu. Ses nostalgiques se rappellent avec Ă©motion des matchs oĂą il faisait briller ses coĂ©quipiers, capable d’un centre parfait ou d’une passe dĂ©cisive. Son influence sur le football lyonnais se ressent encore, et son nom est souvent associĂ© aux plus grands moments de l’histoire du club.
Les collaborations avec d’autres lĂ©gendes comme Bernard Lacombe et d’autres membres de l’équipe lyonnaise des annĂ©es 70 ajoutent une dimension supplĂ©mentaire Ă son hĂ©ritage. Ensemble, ils ont contribuĂ© Ă Ă©tablir les bases du club tel que nous le connaissons aujourd’hui. Les valeurs qu’il prĂ´ne Ă travers sa carrière font de lui un modèle, et ceux qui veulent comprendre ce que signifie ĂŞtre un joueur de football professionnel se doivent de plonger dans l’histoire de Serge Chiesa.